Peut-on arrêter de fumer durablement avec l’hypnose ?
- Christophe Chapot
- 22 mars
- 6 min de lecture
🔥Pourquoi est-il si difficile d’arrêter de fumer ?
Arrêter de fumer est un défi complexe qui demande souvent plusieurs tentatives avant d’être réussi durablement. Selon la (HAS), 97 % des fumeurs ont besoin d’un accompagnement pour parvenir à se libérer du tabac.
L’hypnose, bien qu’elle ne soit pas encore officiellement reconnue par les protocoles scientifiques fondés sur des preuves reproductibles de manière standardisée reste une approche recherchée par de nombreux fumeurs désireux de trouver une alternative aux méthodes traditionnelles.
En tant qu’hypnothérapeute, j’accompagne depuis plus de 12 ans des fumeurs dans leur démarche de sevrage, et je souhaite partager mon expérience sur ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas toujours, et comment maximiser ses chances de réussite.

Pourquoi l’hypnose attire autant de fumeurs ?
Il existe des témoignages impressionnants de fumeurs ayant arrêté en une seule
séance, sans stress, sans manque, sans compensation. Ces résultats spectaculaires expliquent pourquoi tant de personnes se tournent vers l’hypnose avec l’espoir d’une libération rapide et sans effort.
Et ces témoignages sont véridiques !
J’ai vu des centaines de patients arrêter de fumer ainsi et en parler autour d’eux, ce qui alimente cette perception du caractère “magique” de l’hypnose.
Cependant, il est essentiel d’apporter un regard plus nuancé : tout le monde ne réagit pas de la même manière à l’hypnose.
Les réalités de l’arrêt du tabac avec l’hypnose
Selon mon expérience, plus de 50 % des personnes que j’accompagne réussissent à arrêter de fumer rapidement et définitivement.
Ils suivent mon protocole d’arrêt rapide et complet de la cigarette qui se déroule en 3 temps :
1 séance de préparation (historique du tabagisme, contrôle du stress et protocole de préparation)
1 séance d’hypnose d’1h30 (passer de fumeur.euse à non-fumeur.euse)
1 séance de bilan à J+15 (pour rester durablement libéré du tabac)
Dans le meilleur des cas, le plus surprenant c’est que cela se passe sans effort volontaire, sans stress ni aucune compensation (alimentaire ou d’une autre nature).
Les témoignages m’indiquent souvent que le plus embarrassant est de ne pas savoir expliquer à leur entourage comment elles n’ont plus du tout envie de fumer.
Elles observent le résultat de manière indubitable et confortable, sans pouvoir l’expliquer !?
Elles m’expliquent cela de manière incrédule mais en se sentant à la fois fières et amusées.

En revanche, cela signifie aussi que près de la moitié des patients ne réussissent pas un arrêt complet très rapide et ont besoin d’un accompagnement plus progressif.
Pour ces personnes, l’échec immédiat peut être difficile à vivre et peut même s’avérer contre-productif, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai mis en place cette première séance de préparation.
Le risque pour ces personnes est de penser et de se dire des choses négatives sur elle-même, de se dévaloriser et de perdre confiance et estime d’elles-mêmes.
Des choses comme :
❌ “Je n’ai pas assez de volonté”
❌ “L’hypnose ne fonctionne pas sur moi”
❌ “Je n’y arriverai jamais”

Or, c’est totalement faux ! L’arrêt du tabac est un processus, et la clé de la réussite est d’adopter une approche adaptée à son profil, à son contexte et ses ressources du moment.
Les faits : qu’en disent les statistiques ?
Seulement 5 % des fumeurs réussissent à arrêter dès leur première tentative. Cela signifie que 95 % des tentatives échouent dans l’année qui suit.
En moyenne, il faut 4 tentatives avant d’arrêter durablement.
Plus un fumeur a fait de tentatives, plus il a de chances de réussir son arrêt
définitif.
Contrairement aux idées reçues, chaque essai, même s’il se solde par une
rechute, est une expérience d’apprentissage précieuse.
Trois grandes étapes et risques de rechute :
17 jours après l’arrêt (difficultés en grande partie liées à la dépendance physiologique)
3 mois après l’arrêt (excès de confiance en soi “j’ai repris le contrôle ! Je peux
maintenant en fumer une de temps en temps” = c’est faux ! il suffit d’une seule cigarette pour replonger dans cette addiction !
1 an après l’arrêt (cap de la consolidation – au-delà d’un an, le risque de rechute devient statistiquement très faible)
Ainsi, plutôt que de considérer une rechute comme un échec, il est important de la voir comme une étape normale d’un processus de libération.
Quels sont les profils qui réussissent rapidement ?
Plusieurs facteurs favorisent une réussite rapide avec l’hypnose :
1️⃣ Avoir déjà tenté d’arrêter
Les personnes ayant multiplié les tentatives d’arrêt ont plus de chances de réussir grâce à l’hypnose. Chaque essai antérieur laisse une empreinte dans l’inconscient qui renforce la prise de décision, et ce, quelle que soit la durée d’arrêt.
2️⃣ La motivation personnelle
L’arrêt doit être une démarche personnelle. Il ne doit pas être motivé uniquement par l’entourage (conjoint, médecin, enfants…). Lorsque la motivation est évaluée entre 7 et 10 sur 10, les chances de succès sont nettement supérieures.
3️⃣ La croyance en la réussite
Les patients qui croient fermement en leur capacité à arrêter ont plus de chances d’y parvenir. L’hypnose permet justement de renforcer cette croyance pendant la séance, ce qui joue un rôle clé dans le succès du processus.
4️⃣ Être prêt à s’engager
Prendre un premier rendez-vous est déjà un signe d’engagement vers le changement.
C’est pourquoi je propose une préparation mentale avant la séance d’hypnose, via des exercices simples comme la cohérence cardiaque pour mieux contrôler le stress et préparer l’inconscient au changement. Un protocole de préparation est donné à cette occasion.
Le gros piège : croire qu’on peut fumer occasionnellement après
l’arrêt
Erreur fréquente : croire qu’on peut “juste fumer une cigarette” sans redevenir
fumeur.

Le Professeur Gilbert Lagrue, pionnier de la lutte contre le tabagisme en France, a consacré une partie de ses travaux à la dépendance à la nicotine et au comportement des fumeurs.
Dans un entretien, il souligne que « seuls 2 % des fumeurs le sont de manière occasionnelle », indiquant ainsi que la majorité des fumeurs développent une dépendance à la nicotine.
Pour les ex-fumeurs, une seule cigarette après l’arrêt peut suffire à tout faire basculer.
Exemple frappant : j’ai connu une personne ayant arrêté pendant 12 ans. Un soir, elle s’est dit “Allez, juste une pour rigoler”. Trois jours plus tard, elle achetait un paquet. Huit ans après, elle fumait toujours.
Une fois libéré, mieux vaut ne pas tenter le diable.
Et si on ne veut pas arrêter d’un coup ?
L’ambivalence est normale : on peut avoir très envie d’arrêter de fumer et en même temps…, avoir très peur du manque, très peur de prendre du poids, peur de se priver d’un plaisir social ou d’un moment pour soit, de devenir très irritable avec son entourage…
Ces peurs sont normales et ne sont pas un frein au succès. Néanmoins, elles doivent être prises en compte et traitées de manière appropriées quand leur intensité dépasse un certain seuil qui vient affaiblir la motivation et la croyance que l’on va y arriver.
Dans ces cas-là, il est préférable de ne pas se précipiter.
Un accompagnement sur 5 à 15 séances peut permettre un arrêt plus progressif, en travaillant :
✔ La gestion du manque et du stress
✔ Le rapport psychologique au tabac
✔ Les croyances limitantes sur la dépendance
Les substituts nicotiniques ou la cigarette électronique peuvent également être des outils complémentaires selon le profil du patient. L’accompagnement en hypnothérapie est tout à fait complémentaire à une démarche initiée auprès d’un tabacologue ou de son médecin traitant.
Fréquence recommandée :
Séances toutes les semaines au début de la thérapie
Puis un espacement progressif des séances pour consolider les résultats
En conclusion : l’hypnose est une solution puissante… si on est
bien préparé ou que l’on accepte de prendre son temps
Si vous êtes vraiment décidé, que vous avez déjà tenté d’arrêter, que vous croyez en votre réussite et que vous êtes prêt à essayer de nouvelles stratégies, alors vous avez de grandes chances d’arrêter en une seule séance d’hypnose ou en quelques mois.
Sinon, pas d’inquiétude : il existe d’autres approches adaptées qui vous
permettront d’atteindre votre objectif de manière progressive mais durable.
Nouveau ! La thérapie d’exposition par la réalité virtuelle (TERV) est un outil qui se
développe dans le traitement des addictions. J’utilise maintenant cette approche en complément de l’hypnothérapie ou sur des protocoles d’accompagnement complet en TCC.
Je suis partenaire avec C2CARE.

J’observe depuis quelque temps que la vapote, béquille utile pour certains au début, peut devenir une nouvelle addiction !
Nous en parlerons dans un prochain article !
Prêt à tenter l’expérience ?
Prenez rendez-vous dès maintenant et avançons ensemble vers votre liberté !
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